Édition du vendredi 17 octobre 2003
L'Etat a enregistré l'an dernier un « gain net de trésorerie » de 100 à 900 millions d'euros sur le compte d'avance du Trésor aux collectivités locales
Paul Loridant, sénateur-maire des Ulis (Essonne), a indiqué cette semaine devant la Commission des finances du Sénat que l'Etat avait enregistré l'an dernier un « gain net de trésorerie » estimé « entre 100 et 900 millions d'euros » sur le compte d'avance du Trésor aux collectivités locales.
Rapporteur spécial du budget des comptes spéciaux du Trésor, sur son contrôle relatif au compte davances aux collectivités locales (903-54), le sénateur a souligné que les excédents budgétaires du compte davances depuis 1996 trouvaient leur origine dans une amélioration « artificielle » du taux de recouvrement des impôts locaux, liée à un changement des modalités de calcul de celui-ci et à une réforme de la taxe professionnelle et de la taxe dhabitation ayant engendré un volume croissant de dégrèvements.
Il a constaté que le compte davances aux collectivités locales ne constituait plus une charge nette pour lÉtat. En 2002, dans son rôle de « fermier général des collectivités locales », lEtat a ainsi enregistré un gain net de trésorerie sétablissant selon la méthode utilisée entre 100 et 900 millions deuros. Ce gain net est issu pour une large part de lécart entre les frais prélevés par lÉtat en matière de recouvrement des impôts locaux (2,4 milliards deuros) et les coûts quil a à supporter réellement, qui ne sont que de 1,2 milliard deuros.
Lobligation de dépôt des disponibilités des collectivités locales au Trésor a par ailleurs généré pour ce dernier un gain de trésorerie en 2002 de 402 millions deuros. Même en prenant en compte le coût de la prestation de conseil fournie par le réseau du Trésor aux collectivités locales, qui sest élevé à 125 millions d'euros en 2002, lEtat sort « gagnant » de ses relations de trésorerie avec les collectivités locales à hauteur de plusieurs centaines de millions deuros en 2002 (entre 654 et 1 450 millions deuros selon la méthode utilisée).
Paul Loridant tire deux conséquences de ce constat :
- du côté de lEtat « fermier général », il faut que le service public de limpôt améliore encore ses performances ;
- du côté de lEtat « caissier général », au-delà des assouplissements prévus à lobligation de dépôt dans le projet de loi de finances pour 2004, il estime quil est temps de réfléchir à lopportunité de rémunérer au taux du marché les dépôts au Trésor des collectivités locales. » En matière dobligation de dépôt, lEtat est un caissier sûr, mais un banquier peu imaginatif, mettant à la disposition des plus petites communes, qui constituent sa toute première clientèle, des services en nombre encore trop limité. »c=http://www.clickbnr.com/b.
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